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DENIS Frédéric

Fonction : Maître de conférences des universités-praticien hospitalier-HDR

Département : Santé publique

Responsabilités : Administratives - Faculté d’odontologie de Tours  Pédagogiques

UE spé odontologie PASS/LAS

DU Maladies parodontales et comorbidités

Scientifiques

Membre du Comité scientifique du Centre collaborateur de l’OMS en santé mentale.

Membre du comité scientifique de la coordination régionale ETP de la région Centre-Val de Loire.

Membre du CPP EST-1, Collège I : Personne ayant une qualification et une expérience approfondie en matière de recherche biomédicale (2016-2020).

Editoriales

PLOS ONE : Editorial board member

SANTE PUBLIQUE : Membre du Comité de rédaction

MICROORGANISMS: Reviewer board member

Domaines de recherche : Nos recherches dans le champ de la santé publique concernent l’amélioration de la prise en charge de la santé physique de personnes souffrant de troubles psychiques sévères et persistants comme la schizophrénie, plus spécifiquement de la santé bucco-dentaire.

Publications : voir HAL

Membre d’EES : depuis 2018

Chercheur associé à l’Institut Universitaire en Santé Mentale de Montréal (Pr Pelletier Jean-François), Université de Montréal, (Canada).

Activités de recherche (faire une description générale)
Lien HAL : https://hal.archives-ouvertes.fr/search/index/q/*/authFullName_s/Frédéric+Denis

Axes de recherche

Les comorbidités somatiques sont nombreuses et très fréquentes chez les sujets schizophrènes. L’ensemble des études montre que 19 à 57 % des personnes souffrant de schizophrénie (PSS) souffrent d’au moins une pathologie somatique associée, incluant les troubles cardio-vasculaires, gastro-intestinaux, respiratoires, néoplasiques, infectieux, endocriniens et bucco-dentaires. Environ la moitié de ces comorbidités ne serait pas diagnostiquée. En tant que troubles somatiques associés aux cortèges des comorbidités nombreuses dont souffrent ces populations, nous abordons la problématique de la santé physique sous le spectre d’une représentation multidimensionnelle de la santé associant une combinaison de fonctions et de perceptions liées à la relation sociale. 

Dans le cadre de nos travaux de recherche nous avons confirmé le gap de prise en soins bucco-dentaires entre les PSS et la population générale constaté pour d’autres pathologies comme les troubles cardio-vasculaires. Nous avons également pointé le manque d’habilité sociale des PSS pour accéder et utiliser les services du système de santé, communiquer leurs besoins aux professionnels, mais aussi pour se saisir des instructions de santé.  Ont également été mis en avant, les rapports de pouvoir entre les professionnels de santé et les usagers de la santé mentale qui figent une distance thérapeutique certaine entre les acteurs du soin et les usagers. Dans ce contexte nous explorons des pistes nouvelles pour améliorer la performance du système de soins, sous la forme de programmes éducatifs innovants co-construits avec les usagers.

Nous avons également étudié la question de l’évaluation de la subjectivité en santé sous le spectre de la validité de structure interne d’un test et plus spécifiquement de son unidimensionnalité. En théorie, pour tester l’unidimensionnalité, il suffirait de tester statistiquement l’adéquation des données à un modèle de l’analyse factorielle à un facteur. Toutefois, quelle que soit la caractéristique à mesurer les items utilisés dans un instrument de mesure sont rarement « unidimensionnels ». Nos travaux dans ce domaine nous ont amené à nous interroger et à alimenter le débat quant à la validité de contenu de ces mesures et leur interprétation en fonction des tests statistiques utilisés.

Même si l’évaluation de la qualité de vie liée à la santé tend à se développer chez les PSS, les modèles théoriques d’évaluation de la qualité de vie dans ces populations ne font pas consensus. En effet, la capacité des PSS à documenter leur état de santé reste encore très discuté dans le milieu psychiatrique. Le plus souvent, l’existence de troubles cognitifs ou la présence d’éléments psychotiques limiteraient par exemple la validité d’une auto-évaluation pour de nombreux auteurs. Dans cette optique, le patient est réduit au rang de porteur de symptômes psychiques consacrant son statut de malade mental. Or, les troubles psychiques ne se limitent pas à une simple pathologie du cerveau, mais on doit aussi tenir compte de l’organisme, de ses troubles, mais aussi du milieu vivant au sein duquel se déroulent ces processus. 

Au début de nos recherches, nous avons été confrontés à un vide dans la batterie de questionnaires de mesure de la qualité de santé orale dans la mesure où aucun des questionnaires existants n’avaient été construits pour évaluer les représentations et les subjectivités de la santé orale chez les PSS. C’est pourquoi, nous avons souhaité ex nihilo développer des Patients Reported Outcomes (PROs) avec la participation pleine et active de ces personnes comme les questionnaires Schizophrenia Oral Health Profil (SOHP) et Schizophrenia Coping Oral Health Profil (SCOOHP).

L’originalité de nos travaux réside dans la participation active, à notre recherche, des usagers, des aidants, des professionnels de la santé, de chercheurs de disciplines variées. Ceci dans un contexte inter et trans disciplinaire. Pour mieux comprendre ces questions nous multiplions les regards en développant une recherche à visée interventionnelle et épistémologique en santé (au sens large de l’OMS concernant les domaines du sanitaire, du médico-social et du social), prenant en compte également la dimension éthique des pratiques de prise en charge et/ou d’accompagnement. Ce regard croisé devrait permettre au niveau macro d’implémenter les programmes de formation par les pairs qui se structurent outre atlantique, au Canada (Pr Pelletier-IUSMM) et aux Etats-Unis (Pr Davidson-Yale University) mais aussi en France. Nos travaux contribuent à nourrir la réflexion sur les questions de démocratie en santé mentale et contribuer à améliorer la santé globale de ces populations.