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Présentation générale de l’objet du colloque


Des jeunes en formation professionnelle « abandonnent ». « Que faire ? » : question des instances, question des formateurs. Comment penser ce qu’on fait et ce qu’on pourrait faire ? Le colloque ici présenté a pour ambition de poser le problème dans son enjeu pour le jeune concerné, dans ses implications pour une mise en place de dispositifs de travail conjoint en formation, dans une réflexion sur la perspective interdisciplinaire et les processus délibératifs impliqués par un tel choix. Il a pour raison d’être, dans l’espace de pensée en commun que permet un colloque, la mise au travail sur ce sujet de quelques thématiques de recherche de la nouvelle équipe universitaire de recherche Education, éthique santé : les conséquences du choix éthique de travailler avec le jeune en formation, les conditions dans lesquelles les membres d’une équipe peuvent agir ensemble pour prendre soin d’un parcours formateur, et délibérer sur des décisions, dont celle de s’engager dans un choix professionnel.

Du moment décisif d’un parcours au problème du travail conjoint
L’ « abandon » est en effet une situation limite qui met à jour un moment crucial d’un parcours professionnalisant, et qui permet de montrer l’importance d’un travail conjoint en formation. « Abandonner » n’est pas exactement décrocher : le décrochage scolaire, maintenant bien observé et étudié, se situe dans le cadre de l’école. Suivant les usages de la langue courante, on appellera ici « abandon » le fait de quitter un parcours professionnalisant. Ce terme de la langue ordinaire apporte avec lui la façon dont il est vécu : avec honte, déception, rejet, mais aussi soulagement d’avoir décidé, plaisir d’avoir trouvé son chemin etc. pour les étudiants concernés, avec culpabilité parfois de la part même des formateurs, mais aussi étonnement, et soulagement au regard de la décision, et souvent dans une discrétion qui confine au secret. Justement une telle situation appelle l’analyse, d’autant plus que d’autres approches s’inventent aussi. Il s’agit ainsi, dans ce colloque, de s’interroger sur la manière dont s’imaginent, se construisent, s’accompagnent les parcours singuliers de professionnalisation, s’invente un art nouveau, celui d’y travailler ensemble, depuis des places, des statuts, des disciplines, des champs professionnels, distincts, en mettant l’accent sur leurs interactions, et la dynamique de leur action conjointe.

Domaines d’application
Cette situation peut se présenter dans divers champs de la formation professionnelle : celui de la formation des apprentis, de la formation d’infirmiers, de médecins, mais aussi d’enseignants etc. Les contributions attendues et souhaitées ne sont pas limitées à un domaine ou un champ d’application particulier et peuvent porter sur des parcours de professionnalisation divers.
Toutefois, l’initiation et la structuration de ce colloque s’inscrivent dans le cadre de travaux de recherche menés à l’université de Tours, sur les parcours de professionnalisation dans le domaine de la santé. De ce fait, une attention particulière sera portée aux travaux et contributions concernant les métiers et professions de santé1.

Intentions
L’organisation de ce colloque plaide ainsi l’urgence d’une rencontre entre secteurs (santé, entreprise, éducation, formation …), niveaux et domaines d’ingénierie (stratégique, organisationnel, pédagogique), champs disciplinaires différents (universitaires et professionnels) pour penser ensemble à la fois l’interdisciplinarité et l’autonomisation délibérée du professionnel dans les moments de son engagement.


(1) Les évolutions qui traversent le domaine de la santé et ses métiers soulèvent en effet de multiple opportunités d’interrogations sur les parcours de professionnalisation : articulation entre des instituts ou organismes de formation professionnelle et des universités ; mise en place de maisons de santé pluridisciplinaire et travail en groupe ; développement de l’éducation thérapeutique du patient ; émergence de patients « ressources » ou « experts » ; articulation nécessaire entre métiers du sanitaire et métiers du social ; intégration de nouvelles technologies de l’information et de la communication (technologies E.Santé ; télémédecine ; dispositifs de simulation) ; développement des champs de savoirs.